Les patrons se plaignent du financement du compte pénibilité, qui est une contrepartie de la réforme des retraites de 2003. Le patronat a pourtant obtenu 40 milliards d’allégements du coût du travail et de la fiscalité d’ici à 2020. (via le CICE entre autres). Ils demandent que ce soient les salariés non soumis à pénibilité qui travaillent plus longtemps par fraternité pour financer ce dispositif qui permettrait aux salariés les + exposés de partir en retraite + tôt.
Le compte pénibilité a déjà été allégé dernièrement et une partie des critères de pénibilité reportée de 6 mois. Il y a une mission parlementaire qui doit définir ce que sont les gestes répétitifs, afin d’adapter sa définition à « la réalité du travail dans les entreprises industrielles » d’ici fin juillet.
Sans présager de cette future définition, il faut savoir que par exemple sur le site de la Cooperl à Lamballe, très peu de salariés sont pour l’instant concernés par la pénibilité, tout du moins selon les critères de pénibilité. Et pourtant !
Les chiffres de la pénibilité en 2014 sur le site de la cooperl à Lamballe (chiffres du rapport du CHSCT) :
- En moyenne : 1 778 embauchés, 525 intérimaires et 92 prestataires de service.
- La majorité des accidents de travail et des maladies professionnelles concernent les 1 304 ouvriers du site : en 2014, il s’agit de 184 accidents du travail, dont 136 avec arrêt. Cela représente 6 145 jours d’arrêts (dont 2 974 qui sont liés à des accidents des années précédentes).
- 74 accidents de travail pour les intérimaires
- 79 maladies professionnelles dont 53 avec arrêt, pour un total de 5 679 jours non travaillés.
- 3 372 soins infirmiers et 8 005 massages.
- A cela il faut ajouter toutes les maladies et les accidents qui n’ont pas été reconnus ni déclarés.
- Et les salariés licenciés pour inaptitude
Et ces chiffres ne sont que pour une année… et il nous faut cotiser 42 ans pour avoir le droit de partir à la retraite…
